Dicranophyllum nov. gen.

Ce sont, avant tout, des feuilles linéaires de longueur variable, une et deux fois bifurquées d'une manière constante dans une même plan; feuilles, à part cela , plissées en longueur et rappelant un peu, quoique plus courtes et plus étroites, celles des Lépidodendrons et de quelques Sigillaires, mais autrementcoriaces, de nature au moins plus fibreuse et marquées de plusieurs nervures plus fortes, saillantes, et de nervules intermédiaires plus ou moin noyées dans l'épaisseur du parenchyme.
Ces feuilles sont insérées autour de petites branches, sur coussinets saillants disposés en spirale régulière, à section subrhomboïdale oblique, rappelant ceux des Lépidondendrons, mais formés par la base charnue de feuilles décurrentes latéralement, d'une manière plus semblable à certaines Conifères; les feuilles, d'abord dressées en pinceau, retombent plus ou moins; elles sortent subperpendiculairement des rameaux et sont même un peu incurvées à la base. Celles de la première espèce décrite ci-dessous ne paraissent pas avoir été caduques; il en reste toujours quelques traces sur les branches les plus vieilles, et elles n'ont pas laissé des cicatrices nettes. L'enveloppe charbonneuse des branches est épaisse; les coussinets foliaires s'y effacent peu à peu, comme si l'écorce eût pris de l'épaisseur au contact d'un corps ligneux grossissant dicotylédone; le moule interne est uni, et n'offre pas de saillies knorriiformes.
Les branches sont ordinairement simples, minces et très longues sans ramification. Il y en a cependant quelques-unes avec un rameau isolé, d'autres avec deux rameaux opposés, et même, ce semble, parfois avec un plus grand nombre de ramules, en partie caducs et situés au même niveau, où sont plus rapprochées les cicatrices de feuilles plus écailleuses, comme dans les Conifères. Des touffes de feuilles étalées comme dans les Mélèzes et des rejets isolés se remarquent en certains points des rameaux; il y ade nombreux. bourgeons axillaires (voir pl. XIX, fig. 8); et à l'aisselle de quelques feuilles, on remarquerait des indices assez précis de toutes petites graines cylindri-coniques (pl. XXX, fig. 3); sur un spécimen de Bourganeuf (Creuse) ces bourgeons et ces graines paraissent bien insérés au-dessus plutôt qu'a l'aisselle des feuilles.